Sous La Cape

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Édition papier à la demande (prévoir une semaine).

Réservé aux plus de 18 ans.

Variation hard sur une chanson bien connue...

L'homme à la moto, qui n'a pas de nom, aime Mary-Lou et quand il aime, il partage, sauf sa Harley...

Extrait

Minuit. L’homme à la moto boit. Le carton d’American Bud à côté de lui, moitié vide. Il est tendre. Il sent la passion amoureuse monter en lui :
– Prends donc une bière, Mary-Lou ! Tu bois rien ce soir ?
– Non, j’ai pas envie de boire.
– Ça alors ! Tu veux r’ssembler à ta mère maint’nant ? C’est pourtant bien toi qui as proposé qu’on fasse le Jeu cette nuit, non ?
Mary-Lou a proposé le Jeu et elle a décidé de ne pas boire : « Oui, j’ai envie. On y va ? » L’homme à la moto se lève, titube dignement, rote : « On y va ! Mais c’est bien la première fois q’tu r’fuses la picole avant d’y aller ! À croire que t’en a plus besoin pour le Jeu ! » Il susurre à Mary-Lou de se mettre en tenue. Elle se rebelle. Ça fait partie du Jeu. La pauvre enfant fait mine de s’offusquer de ce que ça veut dire, se mettre en tenue. Elle l’implore, le supplie : « Non, n’y allons pas ce soir je vais pleurer si on y va. » Il lève la main comme pour la gifler. Elle fait un demi-tour théâtral sur elle-même avant de s’effondrer sur le sol graisseux du garage. « Je te donne 10 minutes pas une de plus et si t’es pas là dans 10 minutes connasse je viens te chercher et ça va être ta fête tu piges ? » C’est le Jeu. Mary-Lou se hâte vers le réduit, monte vers la pièce qui sert de chambre. Il fait froid, c’est l’hiver, elle frissonne. Elle se dévêt rapidement. Elle va enfiler la tenue que l’homme à la moto exige d’elle pour ces sorties malsaines. Elle s’entrevoit furtivement dans le miroir ébréché : une blonde pulpeuse et replète avec des seins lourds aux tétons annelés. Son visage à la garçonne, cheveux courts, traits disgracieux ciselés au couteau, joues creuses, lèvres minces, yeux cernés. Hâve. Un grand front intelligent et des yeux noisette. Elle se tourne. Le miroir regarde le dos plat, les jambes courtes et grossières, les globes charnus des grosses fesses rondes pointant sous la taille épaisse. Elle enfile les bas noirs à coutures avec les jarretières élastiques, le serre-taille de cuir lacé. Elle peine à attacher les agrafes des quatre fermoirs en étain qui enserrent le corset. Ses gros seins tombent par-devant. Elle enfile à la hâte une jupe de cuir trop courte et moulante qui dessine obscènement son cul, elle voit dans le miroir le bas des fesses nues grasses et blanches déborder au-dessus des bas noirs. Elle achève de se fringuer d’un blouson de cuir court et étroit. Elle enclenche la fermeture à glissière jusque sous ses seins. Elle ouvre le coffre et prend l’étui de cuir de la dague commando. Elle le lace à sa jambe en serrant les lanières sur son mollet dodu. Elle glisse la dague effilée dans l’étui. Elle attend. Elle sent l’excitation dans son ventre. Elle se dégoûte. Elle se contemple longuement dans le miroir : « Dégueulasse, une putain servile. »