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- Les sœurs Tapin. Le Gang des Vieillards • 3
- Genres : Vie quotidienne (cauchemar), Humour décalé
- Auteur : Bougon anonyme
- ISBN : 978-2-86807-240-5
- Nombre de pages : 24
- Format / Assemblage : 14.5 x 20.5 cm /
- Prix du livre papier : 3,00€ TTC
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Troisième épisode du Gang des Vieillards.
Après avoir semé la pagaille chez les dealers de crack et les pèlerins de Compostelle, nos affreux petits vieux s'attaquent aux résidantes hors d'âge d'une maison de retraite dans le but de leur faire exercer le plus vieux métier du monde. Une honte!
Extrait
Réunion de crise chez le Commandant, dans sa chambre de la splendide résidence seniors Ataraxia. Marcel, DSQ et moi, penchés vers la tête tremblotante du vieillard, qui assène d’une voix chevrotante :
– Les vieilles sont à sec.
Nous nous redressons, échangeons un regard d’incompréhension : est-ce un code qui remonte des profondeurs de la barbouzerie ? Une réminiscence de pêcheur à la ligne ? Rien de tout cela ! Le Commandant éclaire :
– Elles n’ont plus un radis pour se payer leur dose de crack. Et je ne fais pas crédit !
Là, nous opinons : le crédit, c’est la ruine du petit commerce. Le Commandant reprend son souffle :
– Je suis dans l’embarras : Ataraxia est une maison de retraite de luxe… (pff, pff, pff) bien au-dessus de mes moyens et… (pff, pff, pff) sans mes trafics, je vais devoir gicler.
Nous nous récrions :
– Pas possible ! Il y a sûrement une solution.
Silence. Un ange ou deux passent et trépassent – vu le lieu, c’est prévisible. Marcel ricane (signe qu’il a une idée) :
– Faut les mettre au turbin.
Le Commandant tourne sa tête chenue, aux cheveux clairsemés et aux taches de vieillesse étalées, vraiment moches :
– Que… veux-tu dire ?
– Exactement ce que je dis : sur le trottoir, les vieilles !
– Mais elles sont hors d’âge ! m’écrié-je, horrifié.
Marcel joint ses mains et lève les yeux au ciel :
– Dieu aime toutes ses créatures, et il y a des amateurs pour elles.
C’est vrai, la couguar fait fureur auprès des ados branchés… Mais là, on frôle la nécrophilie. DSQ tapote sa lèvre supérieure :
– Pas bête, Marcel ! En choisissant des coins sombres, fréquentés par une clientèle pas trop regardante, voire franchement miraude, ça pourrait marcher.
Marcel agite un doigt :
– Au contraire ! Il faut que ça se voie et que ça se sache. Nous lançons une nouvelle gamme de produits. Pas besoin d’étude de marché ! Il y a des clients prêts à allonger un maximum d’oseille !