Sous La Cape

Retrouvez les versions numériques des ouvrages "Sous la Cape" sur Numilog, Fnac,  Amazon, iTunes (taper "Sous la Cape" dans la zone de recherche d' iTunes Store), Nolim (Carrefour), etc., ainsi que sur la librairie érotique en ligne: charmebooks.

Édition papier à la demande (prévoir une semaine).

Réservé aux plus de 18 ans.

Dans les sous-sols d'un cinéma porno, elle suce des hommes à la chaîne... Pour combler un manque et parce qu'elle aime ça! Jusqu'à la rencontre, un jour...

Extrait

Je me souviens très bien de la première fois. Je m’étais couverte de vêtements amples, un long trench gris foncé, qui masquait complètement mon corps. Une capuche sur la tête, une écharpe que je ramenais devant mon visage pour ne laisser dépasser que les yeux, et pour le bas un jogging oversize en jersey noir. Le haut savamment boutonné, pour que rien de moi ne se voie. On m’aurait prise pour une musulmane. J’aurais pu mettre un niqab tant qu’à faire, ce serait passé inaperçu dans ce quartier chamarré… Je suis entrée sans regarder personne, j’ai foncé, je suis descendue. Il y avait des enfilades de cabines séparées par des cloisons, comme des w.-c. Je me suis engouffrée dans la première disponible, je me suis assise, stressée… Et très vite du sperme s’est mis à gicler par un trou. Il sortait vite, par saccades. Il coulait sur moi, mon visage, mes seins. Par la suite, j’ai amélioré ma technique. Je les sentais venir et je n’en perdais plus une goutte. Je l’avalais goulûment. Quand un homme avait joui, il se rhabillait et sortait. Un autre arrivait aussitôt. Je m’étais fait une réputation. Les hommes affluaient, des files, des escouades d’hommes surexcités, queue tendue droit devant, comme une lance. Ils la passaient par le trou, je les suçais et les faisais jouir. Le pire c’était les hésitants, les timides, ou ceux qui, pour une raison inconnue, refusaient d’éjaculer et se retiraient avant. Passe encore quand ils avaient la bonté de partir. Mais quand ils restaient dans la cabine pour lambiner, je piquais une crise. Au début j’attendais patiemment. Je pestais seule dans mon coin. Par la suite, je me suis aguerrie. Je les insultais par le trou, je leur ordonnais de dégager. Les ragots ont fait le reste. Tous les hommes se sont passé le mot. Salope, vicieuse, avaleuse et sale caractère.

Ce qu'ils en pensent

« L’ivresse des sens » est un récit troublant, décrivant une sexualité de plaisir avec une étrange violence. La violence de se perdre. Perdre son corps, son esprit. Perdre aussi sa mélancolie, ses angoisses, ses douleurs. Perdre tout cela dans l’errance, dans le hasard des rencontres de nuit, dans le contact brulant entre les corps. La narratrice aime se perdre dans le sexe anonyme des hommes, dans la chair des inconnus.  La nouvelle commence par relater ses expériences dans un cinéma appelé le « Mini-Minuit » où, telle l’héroïne du film Irina Palm, elle joue avec les pénis anonymes des hommes traversant une cloison qui les maintient éloignés d’un corps auquel elle ne veut pas qu’ils aient accès.»  Esprits libres

« Dans L’ivresse des sens (Sous La Cape, 2013), Noann Lyne dresse le portrait d’une femme mélancolique qui s’enivre tristement de sperme dans les cinémas pornos et tombe sur le grand amour, en offrant son corps à une multitude d’hommes. Vision utopique? Les choses sont plus complexes.» Médiapart.